septembre 2015

Alain Besançon est un historien âgé, titré -il est membre de l'Institut de France- et qui a été fort prolixe, spécialement sur la Russie, le communisme mais aussi la religion.

Adepte du communisme dans sa jeunesse, il rompt avec celui-ci et se convertit au catholicisme. Sa rupture avec le communisme entraîne chez lui contre ses engagements d'antan une lutte perpétuelle, quasi obsessionnelle, non infondée mais sans doute mais intellectuellement dépassée. Symétriquement sa conversion à la religion lui fait parfois valoriser certains aspects du catholicisme mais, il faut l'avouer et on va s'en apercevoir, cette faiblesse est souvent compensée par une rare sévérité envers cette religion et ses représentants.

« Hélas, en vous aussi, grandes âmes, [l’Etat] chuchote ses sinistres mensonges. Hélas, il devine des cœurs riches qui aiment à se prodiguer.

Et vous aussi, il vous devine, vainqueurs du Dieu d’autrefois. Vous vous êtes lassés de la lutte, et à présent votre lassitude s’est mise au service de la nouvelle idole. »

F. Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, partie 1, 1883.

Le titre « L'athéisme dans la chanson italienne », comme tous les titres, soit réduit le champ de la réflexion, soit en exagère les dimensions. En l'occurrence, il aurait tendance à ne pas cerner précisément la réalité, car il n'existe tout simplement pas de chansons proprement athées ou strictement athées ; par ailleurs, la chanson n'a pas cette vocation philosophique. J'avais proposé ce titre en sachant qu'il existe – pour en avoir traduites un certain nombre – des chansons italiennes à forte connotation laïque, areligieuse ou athée et même carrément, antireligieuse. Comme toujours ces éléments sont liés de manière telle qu'ils sont souvent indissociables. On trouvera rarement – quel que soit le pays ou la langue – de chansons d'imprécation contre le divin barbu qui ne soient pas à la fois athées, anticléricales, et antireligieuses. Ce sont des caractéristiques consubstantielles et de la même façon, l'athée s'exprimera le plus souvent dans des textes fleurant l'anticléricalisme, ou revendiquant une laïcité généralisée et au minimum, la séparation de la religion et de l'État.