De la spécificité historique d’une immigration musulmane par Johannès Robyn – 2004
DE LA SPÉCIFITÉ HISTORIQUE D’UNE IMMIGRATION MUSULMANE
“Il serait bon que vous expliquiez aux braves gens en quoi le fait d’apprendre aux enfants et aux jeunes que les individus ne trouvent leur “identité” que dans la soumission aux rites et croyances intolérantes d’un groupe particulier diminuerait les clivages, les discriminations, les exclusions et les inévitables haines sociales qui en résultent, et comment on peut dès lors justifier l’aide à leur propagation au moyen des finances publiques.”
Une question que je posais, comme ça, un jour, par hasard…
Ceux qui jugent que les croyances actuelles, parmi les plus intolérantes que l’humanité ait jamais connues, doivent être protégées, aidées, favorisées, et soutenues par des états qui se disent “laïques” devraient pourtant avoir l’honnêteté d’au moins essayer d’y répondre clairement.
Et prétendre que ces croyances elles-mêmes seraient devenues “tolérantes et ouvertes” – laïques, par quel miracle ? – est en contradiction flagrante avec le contenu de leurs “écritures saintes”. Elles n’ont pas changé d’un iota depuis leur fondation – et il n’est pas question qu’on y change quoi que ce soit – ; il n’y a donc aucune raison de faire croire que les résultats futurs de leur enseignement seraient différents de ceux du passé.
Sous le seul christianisme, les pays d’Europe ont connu le racisme antisémite, qui trouve indubitablement son origine dans l’exclusivisme de la religion judaïque aussi bien que dans l’intolérance fondamentale de la religion chrétienne – totalitaire comme toute croyance qui prétend détenir LA vérité -, et son aboutissement dans l’usage politique et facile qu’en a fait le nazisme, avec l’inévitable complicité des “pouvoirs” religieux dominants.
Ils ont connu la haine de “l’hérétique” et de l’incroyant, jusqu’à ériger l’incroyance et l’hérésie en délits de droit commun puni des mises à mort parmi les plus atroces que des nations barbares aient jamais pu inventer.
Ils ont connu aussi des guerres de religion entre les diverses factions chrétiennes plus intolérantes les unes que les autres, et la persécution et l’extermination d’autres croyances plus paisibles et moins intransigeantes.
Ils connaissent encore aujourd’hui des clivages sociaux mortels fondés sur l’appartenance religieuse, évidemment chaque fois utilisés à des fins politiques.
Et pourtant à chaque fois encore, politiques et médias ont l’outrecuidance d’expliquer longuement que les religions n’y sont pour rien, mais personne n’explique pourquoi les différents groupes antagonistes en présence se réclament chacun précisément d’une croyance exclusive – et intolérante par sa nature même.
Si l’extermination des païens, puis des “hérétiques” des débuts du christianisme a été effacée de nos mémoires au point qu’il n’en reste pratiquement plus trace dans nos manuels d’histoire, les guerres de religion et surtout les camps de la mort plus récents ne sont pas encore tombés entièrement dans l’oubli, même si l’on ne connaît plus que ceux de Pologne en ignorant ceux de Croatie (mais pour quel motif ? L’un comme l’autre n’étaient-ils pas, et ne sont-ils pas toujours, des états très religieux ? ).
Il est aussi absurde de nier le fait que les antagonistes de la guerre civile d’un pays aussi religieux que l’Irlande se réclament l’un du christianisme d’état anglican et l’autre du christianisme catholique romain, que de faire croire que la guerre en ex-Yougoslavie opposait des “ethnies” ou des “nations”, alors qu’il s’agissait bien d’anciennes rancœurs et vengeances entre Croates chrétiens catholiques romains, Bosniaques musulmans et Serbes chrétiens orthodoxes, tous dignes héritiers de haines religieuses ancestrales et réciproques, inévitablement exploitées par une impitoyable politique financière mondiale.
Une fois de plus, on tentait le remplacement d’une ségrégation religieuse historiquement évidente par un racisme “ethnique” que l’on veut absolument étranger à toute religion. Celles-ci doivent évidemment toujours être lavées des crimes que l’on commet en leur nom, à cause d’elles ou grâce à elles, mais on peut toujours se demander en quoi réside la différence “raciale” entre un Croate et un Serbe, et qu’est ce que la nationalité musulmane.
Prétendre ignorer les dangers que représentent à plus ou moins long terme ces clivages fondés sur l’appartenance à des religions intrinsèquement intolérantes revient à adopter une attitude qui précisément ignore le “fait” religieux et ses conséquences les plus néfastes.
Et tenir compte du “fait” religieux n’a jamais signifié qu’il fallait privilégier ces religions, les encourager ou les promouvoir – par l’enseignement par exemple. C’est pourtant ce qu’on a fait, que l’on fait toujours. Et c’est ce que l’on voudrait faire encore.
Il suffit, le tribut payé par les humains à leurs dieux qui les divisent stupidement est déjà suffisamment lourd. Les causes de discordes ne sont-elles pas déjà suffisamment nombreuses que pour vouloir en maintenir une qu’aucune “raison” ne peut aplanir, irréfutable et indiscutable par essence, précisément pour ce motif même parmi les plus dangereuses, et qui dresse inévitablement, à un moment ou à un autre, les tenants d’une croyance contre ceux d’une autre, selon le bon vouloir de ceux qui dirigent le monde (et qui ne sont pas nos élus, quoi qu’on en pense…) ?
Tous les chefs de guerre le savent bien, dans la plupart des cas, un “vrai” croyant tue et sacrifie plus facilement sa vie qu’un “incroyant” – il sait lui, qu’il n’a qu’une vie… même si parfois aussi il la sacrifie, mais pas dans l’espoir de jouir éternellement des délices d’un paradis pour enfants débiles, ou adultes spirituellement arriérés.
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Aujourd’hui, une nouvelle vague d’immigration de populations de religion islamique nous fait retourner des siècles en arrière, mais comme chaque fois qu’on a laissé pourrir un problème (celui des religions – et leur soutien – dans des états qui se veulent laïques), la situation est devenue plus complexe qu’avant.
Dans nos sociétés encore relativement primitives, l’immigré est avant tout un indésirable, et cela proportionnellement à l’importance et la cohésion du groupe auquel il appartient – jusqu’à un certain point. À plus forte raison encore s’il professe une religion différente mais aussi exclusive que peut être intolérante celle de l’état où il entend résider.
C’était bien le problème de la diaspora juive. Le peuple autoproclamé élu par son propre dieu, et qui devait enseigner les autres dans la “bonne” religion, après avoir goûté la tolérance très particulière et toute relative d’un islam naissant, se trouva confronté à l’un des “vrais” christianismes, catholique et à nouveau romain, qui venait à peine d’en finir avec l’extermination physique des “paganismes” de toutes sortes et s’employait alors activement à extirper toute hérésie religieuse (chrétienne) politiquement incorrecte.
À ce sujet, il faut retenir qu’il y a eu incontestablement beaucoup plus de “martyrs” chrétiens mis à mort pour leur foi par d’autres “bons chrétiens” que par des païens ou des mécréants.
Malgré un certain “cousinage” religieux, le mythe fondateur du sacrifice et de la résurrection réelle d’un Christ – soi disant Juif lui-même mais curieusement fondateur d’une nouvelle religion à prétention impériale (universelle ! excusez du peu) bien romaine, messie invraisemblable prétendument dieu vivant incarné et fils du même (blasphème impensable !) – désignant les ancêtres de ces Juifs comme “assassins de (leur) dieu” (?), ne laisse planer aucun doute ni mystère pour expliquer ou comprendre leur sort en Europe.
Et cela depuis bien longtemps déjà avant la presque sainte Isabelle de Castille, qui les expulsa d’Espagne, et au moins jusqu’à Hitler, son pendant masculin et moderne, dont le propre racisme n’était que le résultat exalté d’un antisémitisme européen très largement répandu (1). Le sort qui leur a été réservé est bien d’origine religieuse.
(1) Je termine ce texte – comme par hasard – le jour de la “saint” Raymond de Penyafort. Cet inquisiteur supervisa le débat public opposant le juif converti Paul Christiani au rabbin Moïse Ben Nahman lors de la “controverse de Barcelone” de 1263 sous Jacques Ier d’Aragon (et en sa présence), où les catholiques tentèrent une fois de plus de démontrer que leur Jésus était bien le Messie attendu et prédit par les “écritures”. La présence de notre “saint” laisse présager de l’issue. En effet, malgré la faiblesse des arguments et une mauvaise foi aussi inébranlable que proverbiale (la foi est toujours mauvaise), le rabbin fut exilé quelque temps plus tard en Palestine – et on mit fin aux derniers “privilèges” encore accordés aux Juifs.
Mais ces immigrés-là se trouvaient dans un environ- nement religieux relativement homogène (le christianisme) dont les conflits internes n’empêchaient pas les réformateurs, comme ce bon Luther par exemple, d’être aussi antisémites – sinon plus – que le pape catholique du moment.
Sur ce point, les “bons” chrétiens s’entendaient, le sinistre Calvin y compris. A-t-on jamais vu les mêmes problèmes se produire avec cette ampleur et d’une manière aussi persistante – plusieurs siècles ! (et ce n’est pas fini…) – avec les immigrations italiennes ou espagnoles plus récentes, par exemple, dans les pays européens plus industrialisés ? À la deuxième génération déjà, ce n’était souvent plus que le nom qui indiquait la nationalité d’origine du père.
Mais encore une fois, nous affirment sans rire (mais comment font-ils ?) les maîtres à penser que les médias nous désignent pour leur plus grand profit : la religion, quelle qu’elle soit, n’y est pour rien.
Pour admettre cela, il faut être plus que croyant, il faut la foi, une foi en béton armé… et celle-ci n’est, hélas, accordée – parcimonieusement – que par la grâce du “Saigneur”. L’immigration de populations de religion musulmane aujourd’hui pose un problème bien plus ardu.
Débarquant dans des pays se débattant dans les problèmes économiques où le chômage, le nombre de mendiants et de sans-abri ne fait que croître scandaleusement, ils subissent, dans une mesure plus grande encore que leurs prédécesseurs, la xénophobie des “autochtones”, pour autant qu’on puisse encore appeler ainsi nos populations “de souche” d’origines aussi diverses.
“Ils viennent manger notre pain” est un slogan qui a aujourd’hui bien plus de force que par le passé, ce mot d’ordre de tous les conservateurs de droite et d’extrême droite étant repris par nombre de sans travail et autres exclus. Encore plus défavorisés que les défavorisés locaux, leur situation économique et sociale n’est donc, dans la plupart des cas, guère enviable. Cela en fait, et c’est bien naturel, les protégés privilégiés des discours politiques dits “de gauche”, par opposition au discours xénophobe et souvent racistes d’extrême droite.
Mais d’autres facteurs viennent compliquer cette situation tout compte fait assez classique au départ, même si on peut la déplorer. Qu’ont donc de différent ces immigrés de ceux de Pologne ou d’autres pays d’Europe centrale par exemple ?
Adeptes d’une autre religion totalitaire – en ce sens qu’elle entend être en même temps la seule autorité légiférante et politique, aussi bien que le seul “guide” de conscience – caricature outrancière du judéo-christianisme, qui exècre et condamne explicitement dans ses textes fondateurs non seulement la mécréance sous toutes ses formes, mais bien les “infidèles” eux-mêmes en tant qu’individus. Condamnant à mort leurs apostats, ils éveillent d’une part la méfiance des chrétiens autochtones comme concurrents redoutables, et d’autre part une certaine forme de jalousie (ou de regrets ?) de la part des mêmes. Ils ont bien dû, eux – lassés de s’entretuer ? – accepter une forme moins radicale de leurs croyances ainsi qu’un renoncement, du moins temporaire, à leurs prétentions à l’hégémonie politique, cela en échange souvent de certains privilèges non négligeables accordés par les états.
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La première grande différence avec les immigrations des temps passés est que la religion pratiquée par ces “nouveaux” immigrés est actuellement encore religion d’état dans plusieurs pays, où ses règles et ses lois – radicalement opposées à nos conceptions des droits humains – sont souvent appliquées avec la plus extrême rigueur, brutalité, voire même cruauté, sans rencontrer de protestations réellement efficaces de la communauté internationale – relations politico-commerciales obligent.
Ces expatriés ne sont donc en général pas victimes de leur religion dans leurs pays d’origine, ni des exclus ou des réprouvés sans patrie. Cela explique peut être le soutien accordé à leurs revendications par les autres “autorités” religieuses, chrétiennes aussi bien que judaïques. Sans doute y voient-elles une justification de leurs propres revendications éthiques, financières ou autres prétentions à caractère social.
De plus, cette attitude les place, pour une fois, du bon côté du manche de la gauche rose bonbon politiquement correcte.
Et ici apparaît la deuxième grande différence. S’établissant dans des pays plus ou moins laïques malgré eux, et où la laïcité n’a consisté depuis longtemps, sous prétexte de défense des libertés religieuses, qu’à entretenir et favoriser certaines croyances par des privilèges ou des subventions directes ou détournées, il serait curieux que les immigrés musulmans aient hésité longtemps à réclamer pour eux aussi les avantages accordés aux autres religions établies.
Il n’a pratiquement pas été possible, dans aucun pays européen, de se soustraire à cette demande, sans remettre en cause leurs propres conceptions, parfois curieuses, de la laïcité, de la (pseudo) non discrimination religieuse (qui n’est pas appliquée aux athées, ni aux autres religions dites “folkloriques”), du refus officiel de la xénophobie et d’une série d’autres valeurs plus ou moins humanistes, parmi lesquelles on trouve le respect dû aux croyances. “La République respecte toutes les croyances …”
Elle n’est pas la seule.
On objectera par exemple que l’on voit depuis très longtemps des synagogues en Europe, et qu’il n’y a donc là rien de bien nouveau, et de la même manière que l’on voudrait nous faire croire au “message de paix” de l’islam, on invoque la tolérance, l’humanisme et “l’ouverture” bien connue du christianisme.
Qu’on ne s’y trompe pas. L’existence par le passé de synagogues et d’une pratique du culte judaïque dans les différents pays européens n’ont jamais été que le résultat d’une tolérance – au sens bien strict du terme – ou de conventions particulières, mais jamais d’un droit légalement reconnu à la différence religieuse, ou d’un respect dû à cette religion et encore moins sur la base de subventions des états.
Ensuite, pour les époques plus récentes, il serait difficile d’encore parler “d’immigration” ou de religion nouvelle.
Cette possibilité donnée aux musulmans de pouvoir se faire reconnaître, respecter (on ne respecte pas les pauvres et les exclus, mais bien leurs croyances) et de jouir de certains privilèges par leur religion précisément ne fait évidemment que renforcer leur adhésion à celle-ci et leur volonté de se démarquer des “autres” en l’affichant de manière visible. Ce qui est une façon comme une autre de se forger une “identité” (être identique à ceux de son groupe, par opposition aux “autres” – également agglutinés au sein d’une identité de groupe).
Dans le même ordre d’idées, aux USA, pays le plus chrétien de la planète s’il en est, et où les états ne subventionnent en principe directement aucune religion particulière, mais où les associations religieuses (comme d’autres d’ailleurs) bénéficient – entre autres privilèges – d’une exonération d’impôts sur les dons, on voit les exclus traditionnels adhérer massivement à l’islam, religion symbole par excellence (surtout aujourd’hui !) de l’opposition aux systèmes politiques et économiques judéo-chrétiens.
Il est vrai que quand les Américains choisirent comme devise “In God we trust”, ils ne s’attendaient sans doute pas, à l’époque, à ce que ce “dieu” (unique ?) pouvait, dans leurs pays, être aussi celui des musulmans…
Mais il y a une troisième différence, et pas des moindres. Jamais on n’a vu dans l’histoire des immigrants porteurs d’une religion aussi intolérante et victorieuse s’installer dans des pays où des guerres internes à une autre religion n’ont été aussi vives, où le combat contre l’hégémonie politique de ces mêmes religions – tout aussi intolérantes – n’a été aussi loin, et surtout, n’est pas encore terminé, loin s’en faut.
Si l’islam est resté vainqueur absolu dans les territoires conquis qu’il a pu conserver, malgré quelques schismes (2), le christianisme européen a dû abandonner une grande partie de ses prérogatives et de ses prétentions politiques au profit d’une “laïcisation molle”, aux senteurs de mousse de bénitier vide, même dans les états les plus christianisés.
Les “lumières” auraient quand même fait, malgré tout, un tout petit peu d’ombre…
(2) Les schismes musulmans n’ont que très peu en commun avec les schismes chrétiens qui ont conduit aux guerres de religion. Les batailles sanglantes qui opposèrent les musulmans dès les débuts de l’islamisme, n’ont pour origine que la volonté d’accorder l’imâmat (donc aussi le pouvoir politique) à un représentant de l’une au l’autre famille concurrente. Il n’y avait pas discordance – et il n’y a toujours pas – sur le fond de la doctrine. Le schisme orthodoxe (Byzance – Rome) ou anglican est fort semblable. Mais les schismes réformés avaient bien pour origine des problèmes de doctrine (cf. le problème du “libre arbitre”).
Et dans ces états, où les convictions religieuses des croyants sont devenues aussi “molles” – le trempage à l’eau bénite ne raffermit pas la foi – que leur laïcité, un grand nombre de personnes estiment que les prétentions des “autorités” religieuses à régenter l’éthique et les lois qui s’y rapportent sont tout simplement inadmissibles. Dans les pays européens, 20 à 35% de citoyens, suivant les états, se déclarent “sans religion”, et chez les “religieux”, un nombre non négligeable se déclare “non pratiquant”.
En ce qui concerne la France par exemple, un sondage CSA du 21 avril 2003 donnait : Catholiques : 62 % (dont 26 % de non pratiquants !) Sans religion : 19,5 % ; Protestants : 2 % ; Musulmans : 2 % ; Juifs : 0,5 %. (Il faudra bien un jour que l’on nous explique ce que peut être un “catholique non pratiquant” ! Les musulmans aussi peuvent-ils être “non pratiquants” ? Est-il possible d’être plus ridicule ?).
Et selon le QUID 2001 , la situation en France en 1994 aurait été : Athées affirmés : 23% ; Incroyants : 19 %. Limité aux 18-14 ans : Sans religion : 36% ; Incroyants 17 % ;
Excluent l’existence de “dieu” (mais lequel ?) : 24 %.
Même en ne tenant pas compte de la confusion des termes (incroyant, sans religion, athées…), ceci ferait des “sans religion” la deuxième “conviction philosophique” (pour autant qu’une absence de religion – ou de croyance – puisse se définir comme une “conviction”, et philosophique de surcroît !), non seulement en France, mais aussi dans la plupart des autres pays européens.
En d’autres termes, beaucoup de gens pensent que si des “autorités” religieuses auraient éventuellement la prétention d’imposer des directives ou des règles de vie, celles-ci ne concernent que les adeptes de cette religion, et ne peuvent en aucun cas s’imposer à toute la société. De plus, la liberté religieuse ne consiste pas non plus à faire n’importe quoi au nom de sa religion.
our les non croyants, une telle attitude paraît évidente, mais ce n’est certainement pas encore le cas pour tout le monde, loin s’en faut : voyez les difficultés rencontrées en matière de contraception, d’IVG, d’euthanasie ou de l’enseignement des religions (ou du “fait” religieux – mais qui donc ignore ce “fait”, si ce n’est les religieux eux-mêmes ?) dans les écoles publiques.
Mais surtout, ceux qui n’ont pas perdu la mémoire de l’histoire et la manière brutale dont ces croyances “porteuses de paix” se sont imposées, qui n’ignorent pas le “fait” religieux tel qu’il se déroule encore sous leurs yeux dans de nombreux pays, ceux qui pensent que l’ingérence des “autorités” religieuses dans les affaires publiques est maintenue artificiellement au-delà de toute mesure raisonnable par des états complices, ceux qui constatent comment on ignore encore le “fait athée” et subissent toujours les menées incessantes des “autorités” religieuses de leurs pays pour envahir et dominer l’espace public afin de conserver une parcelle de pouvoir, ceux-là voient avec la plus grande méfiance, et même avec hostilité, un nouveau groupe religieux réclamer publiquement, avec vigueur et arrogance, des droits à une “reconnaissance” ou à une “autorité” quelconque, que précisément ils contestent et refusent aux anciennes religions établies. Ceux-là n’acceptent évidemment pas que les états accordent de nouveaux privilèges à un nouveau groupe religieux alors que tant d’anciens ont été abolis ou sont encore à abolir, et dont la liste est toujours longue.
Ils estiment que le moment est crucial : accorder ces privilèges maintenant établirait plus fermement ceux qui existent encore à l’avantage des autres croyances et encouragerait leurs adeptes à réclamer ceux qu’ils ont dû abandonner – retourner des siècles en arrière en passant à la trappe les droits conquis de haute lutte contre les clergés – ; les refuser affaiblirait la position des religions traditionnelles, ou justifierait même le retrait progressif des privilèges qu’ils possèdent encore.
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D’autant plus que dans le même temps, leurs responsables politiques tentent, tant bien que mal, de bricoler une “constitution” – modèle archaïque d’une utilité douteuse – à cette “Union Européenne”, elle-même issue d’un bricolage essentiellement économique.
Beaucoup de pays membres ayant laissé “dieu” présider à leur constitution – et il ne fait aucun doute qu’il s’agit bien du dieu judéo-chrétien, celui de Moïse, d’Abraham et de Jacob – ils trouvent simplement normal que la constitution européenne fasse de même. Des voix s’étant élevées contre cet anachronisme (un “dieu” au-dessus de nos lois ?), on leur rétorque que le christianisme fait partie de “notre héritage, qu’on le veuille ou non.” (3)
(3) Réponse de jésuite : comme si c’était là le problème ! À ce compte, le nazisme en fait partie aussi…
La question est qu’il n’y a vraiment pas de quoi en être fier, ni de l’un, ni de l’autre !
Encore mieux, les textes prévoient un dialogue constant entre les états de l’Union et les “églises” (art. 51), ce qui est simplement ridicule concernant les questions de droit ou d’éthique, mais de plus entérine, qu’on le veuille ou non, la reconnaissance de leur existence légale – de leur droit d’intervention – et de leur “autorité” (alors qu’une bonne moitié des catholiques avouent ne plus être “pratiquants”, c’est-à-dire ne reconnaissent plus ces “autorités”).
Y avoir ajouté les “organisations philosophiques non confessionnelles” n’ajoute qu’à l’absurdité de ce texte, parfaitement inutile (à moins, justement, que la volonté de privilégier les “églises” existe) : l’article 46 prévoit clairement que l’Union entretienne un “dialogue ouvert, transparent et régulier avec les associations représentatives de la société civile”. “Interpolation” maladroite – comme la plupart des interpolations chrétiennes – tardivement ajoutée, où il semble qu’on ait oublié que l’islam, entre autres, n’est pas constitué en “églises”.
Qu’à cela ne tienne, on fabriqua en catastrophe un peu partout des “organisations représentatives” du culte musulman, qu’elles le veuillent ou non ; mais n’entrent-ils pas déjà dans la catégorie des associations de l’article 46 ?
L’article 51 n’a-t-il été rajouté que pour sauver les apparences d’une “église” catholique en perte de vitesse ?
On peut le penser, si on tient compte du fait que c’est principalement l’Espagne et la Pologne qui en sont les promoteurs, pour qui une “église” ne peut être que catholique, même si le texte favorise en même temps les “églises” orthodoxes, anglicanes, luthériennes etc.
L’intention est bien de “sauver” ces institutions, largement subventionnées dans les autres pays européens, et dont aucune ne peut se qualifier de démocratique. C’est bien là que réside le scandale de l’article 51.
Mais qui a vu que l’ajout de cet article laisse entendre, par sa seule existence, que ces “églises” n’entreraient dès lors pas dans la catégorie des “associations représentatives de la société civile” telles que désignées à l’article 46 ? Sinon, pourquoi avoir ajouté cet article 51 ?
On ne peut être plus clair (ou plus hypocrite, ou plus idiot…). C’est bien parce que les promoteurs les plus intransigeants de cet article se sont rendus compte que ces “églises” ne représentent plus qu’elles-mêmes…
Qu’un premier ministre consulte l’archevêque du coin ne regarde que lui, – il y en a bien qui consultent des voyantes – mais pourquoi vouloir imposer cette manie comme allant de soi à tous les états de l’Union, dans une constitution qui se veut au-dessus des lois ?
Mais la coutume de considérer les religions (et “dieu”) au-dessus des lois est tellement ancrée dans les pays dominés par des religions totalitaires que plus personne – même en France – n’y prend garde (4).
(4) Et pourquoi “dieu” ? L’argumentation des dinosaures croyants est que cette mention ne peut vexer personne, ni les croyants, ni les agnostiques (on oublie les athées, évidemment), puisque chacun peut mettre dans cette notion le dieu qu’il veut. Voici à nouveau un réflexe atavique d’orgueil égoïste typiquement judéo-christiano-islamique, et imbécile : cette mention d’un “dieu” au singulier blesse évidemment au plus profond de leurs croyances tous les polythéistes ou tous les animistes. Les voilà donc relégués, comme les athées, dès le départ au rang de citoyens de seconde zone ! Les Hindouistes et une grande partie d’Africains n’ont qu’à bien se tenir.
C’est donc dans ce contexte conflictuel où les laïques, anticléricaux et autres athées contestent les prétentions auxquelles s’accrochent encore bec et ongles les “autorités” religieuses traditionnelles que les musulmans – adeptes d’une religion ouvertement intolérante dans les pays où elle sévit – ont choisi le moment de lancer dans la rue et les écoles publiques leurs filles “toutes voiles dehors”. Ce moment paraissait opportun, le texte prévu dans la constitution (l’article 51) privilégiant le dialogue avec des institutions non représentatives et non démocratiques, il était temps d’appuyer sur le champignon : pensez-vous que le terme “démocratie” existe en pays d’islam ? On peut se demander sinon pourquoi avoir attendu si longtemps ? Ce n’est pas d’hier que des “musulmanes libres” se promènent dans les rues de pays européens !
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Voilà bien le résultat du piège de cette “tolérance positive” des états européens, qui a consisté à promouvoir, aider et privilégier ouvertement et onéreusement certaines croyances bien déterminées, aussi intolérantes dans leur essence que l’islam – leur passé historique le prouve à suffisance. Avec un bout de chiffon, les fondamentalistes musulmans ont mis les “laïques” européens au pied du mur de leurs incohérences.
Il est indéniablement vrai que chacun a le droit d’afficher librement son adhésion à une croyance, de critiquer la société où il vit, ou de s’habiller comme il l’entend. Et dans ce contexte, je réprouve sans condition tout interdit.
Mais on a permis et encouragé la circoncision des enfants, l’abattage clandestin, protégé et consenti des privilèges exorbitants aux croyances, et on voudrait maintenant interdire une expression des plus anodines d’une foi (le ” hidjab “) ?
Cela paraît absurde, évidemment… Mais alors ces croyants si sincères doivent aussi rester cohérents avec leur religion, et respecter leurs propres coutumes et lois, évidemment religieuses : pas de femmes voilées dans les services publics, en voiture, dans les bureaux. Pourraient-elles aller à l’école ? Oui, pour apprendre le coran. À l’université ? Pour quoi faire ? Elles ne pourront quand même pas être profs.
Et surtout, elles devraient accepter d’être lapidées pour adultère (et les musulmans d’être mises à mort pour apostasie). Nous devrions accepter (et encourager) l’établissement de tribunaux islamiques pour l’application du droit aux musulmans. Sur base de quel droit en effet, interviendrions nous dans leurs lois et coutumes les plus sacrées ?
Je plaisante ? Avez-vous déjà vu une femme policier musulmane (donc, paraît-il, voilée) en Indonésie, en Irak, en Iran, en Turquie ou seulement au Maroc ? L’exemple britannique des policières en voile est du plus haut ridicule : quel “vrai” musulman obéit à une femme ? Et leur voile, dessiné et créé par des couturiers chrétiens, voire juifs et peut-être même homosexuels, les imams le trouvent-ils bien réglementaire ?
De quel droit encore, des infidèles vont-ils juger de ce qui est LE bon islam, ce qu’il faut en prendre ou en laisser ?
Et puis encore, sous quel prétexte interdire le port de la croix gammée, ou le haut de forme dans les classes ?
Ben, parce que ce ne sont PAS des signes religieux, …
Il faut donc bien se rendre à l’évidence : la “laïcité” molle, “ouverte”, “plurielle” pratiquée dans les pays européens a fini par aboutir à des dérives inadmissibles. Les équivalences : LAÏCITÉ = TOLÉRANCE = LIBERTÉ RELIGIEUSE, qui pouvaient se justifier au XVIIIème siècle, au sortir de guerres de religions exclusivement chrétiennes (notre “héritage” – mais ne doit-on pas plutôt parler de notre hérédité ? – chrétien tenant pour inexistantes les persécutions contre les juifs), ne peuvent plus, en tenant compte des torsions du sens des mots, s’appliquer de nos jours “stricto sensu”.
En effet : TOLÉRANCE est devenu RESPECT DE TOUTES LES CROYANCES, et LIBERTÉ RELIGIEUSE, le droit de faire presque n’importe quoi sous prétexte religieux, au-delà même des lois et parfois des droits humains les plus élémentaires.
De ce “respect de toutes les croyances”, nous avons déjà parlé plusieurs fois, et nous en reparlerons encore souvent.
S’il est implicitement obligatoire, en théorie, dans les pays comportant des lois réprimant le blasphème au “programme” de leur code pénal, la constitution française l’exprime explicitement, “la République respecte TOUTES les croyances.” C’est un non-sens, une absurdité incommensurable.
De manière générale d’abord, sur quel fondement, peut-on justifier le “respect” d’une idée, d’une théorie ou d’une conviction ? Sans la possibilité de discuter, de vérifier ou de contredire, comment peut-on envisager le moindre progrès ?
Et en ce qui concerne les croyances en particulier, essentiellement invérifiables, comment interdire de les ridiculiser, de s’en moquer ou de les tourner en dérision, puisque, par définition, elles échappent à toute argumentation ?
Votre voisin (adulte) croit aux cloches de Pâques, au Père Noël ou encore que la citrouille qu’il vient d’acheter se transforme en Ferrari toutes les nuits de pleine lune, chaque fois que vous regardez ailleurs, évidemment, et vous ne pourriez pas en rire ou vous en moquer ?
Ou encore, la croyance en une “race supérieure”, par exemple, je ne pourrais pas la flétrir, la traiter d’ignoble, de scandaleuse, criminelle ?
Ah, mais non mais non mais non mais pas du tout ! Ce n’est pas ce qu’on voulait dire, là, on voulait parler des croyances “sérieuses”, comme les religions, par exemple (c’est vrai que c’est plus “sérieux”, les vraies religions ; les cloches de Pâques n’ont encore massacré personne, et il n’y a qu’au cinéma que le Père Noël est une ordure…).
Je regrette, on avait dit TOUTES les croyances ; il n’a pas été question de dresser une liste de celles qui seraient respectables et de celles qui ne le seraient pas. Les “religions”, des croyances sérieuses ? Vous plaisantez ? Mais aussi, comment voulez-vous que je “respecte” des religions qui précisément condamnent les incroyants au feu éternel, les traitent de fous ou “d’hommes incomplets” ?
Et c’est ici qu’on voit tous les rabbins, les curés, les évêques, les popes, les pasteurs, les mollahs et les imams se dresser en nous répondant avec un grand sourire béat : “Ben justement, l’athéisme, comme vous dites si bien, c’est pas une croyance, alors…”
On en déduit que la laïcité, celle qui “respecte” toutes les croyances, c’est juste fait pour les croyants ; les autres, circulez, y a rien à voir. Et c’est ici aussi que l’hypocrisie rejoint l’absurde. Ou s’agit-il simplement de bêtise ? Je ne le pense pas. Et notre fameuse “liberté religieuse” ? Elle consiste, sous prétexte d’obligations religieuses, à laisser faire et admettre ce que l’on ne permettrait pas autrement.
Je prends toujours l’exemple déjà ancien (dans les années 1980) de ce motocycliste non seulement sikh, mais néanmoins Anglais. Accidenté, son assurance refuse de couvrir les frais, arguant à juste titre qu’il ne portait pas le casque réglementaire selon la législation de ce pays. Rien de plus juste : la loi, c’est la loi, pas de privilèges.
Que non pas ! La Cour en décida autrement : étant donné que sa religion l’oblige à porter le turban, il était par conséquent impossible à notre sikh de porter en même temps le casque, et l’assureur dut se soumettre, et payer.
Il est vrai qu’au pays où les fliquettes portent le voile réglementaire – dont je doute cependant que le modèle soit bien accepté à Kaboul ou à Riad – l’absurde est élevé au rang d’humour : pourquoi pas un uniforme spécial pour les agents d’autres religions ? Damned, by Jove ! Pas un seul “bobbie” en kippa ou en chapeau rond, barbe et tifilin ! Bizarre, bizarre…
Mais verriez-vous d’un bon oeil, même à Rome, un curé en soutane vous dresser une contravention ?
Le même “problème” a été soulevé par cet élève – par ailleurs sikh aussi – qui voulait suivre les cours tranquillement armé de son “kirpan”, poignard rituel que les messieurs de cette religion portent dès leur adolescence. Auraient-ils aussi le droit de le conserver dans un avion ? (moi, ils m’ont bien confisqué mon Opinel !). Qu’en pense le peuple qui se prétend le plus démocratique du monde, mais en même temps le plus religieux, les américains par exemple ? Ils ont une expérience très frappante des détournements…
Pour revenir à notre motard, on a souvent objecté “qu’ici, on n’était pas en Angleterre”, mais il est facile de répondre qu’en France par exemple, la mutilation des enfants est interdite par des lois, mais on continue de fermer les yeux sur les pratiques de circoncision ou d’excision.
Mieux, on les admet ouvertement et on avance des arguments, parfaitement dénués de sens d’ailleurs, pour les justifier. Il est même des pays où la circoncision est remboursée par la sécu ! Mais c’est un autre problème sur lequel on reviendra.
Avec nos “laïcités” avachies, qui ont confondu “tolérance et liberté de croyance” avec soutien actif de l’enseignement et de la propagande de croyances fondamentalement exclusives et intolérantes, favorisant le racisme, le sado-masochisme et la cruauté barbare et imbécile, nous avons tressé nous mêmes patiemment et longuement les cordes pour nous pendre.
Nous avons payé et payons encore un lourd tribut et concédons d’énormes privilèges à l’église catholique en échange de son abandon apparent du pouvoir politique direct, et les milliards accaparés, engrangés et accumulés pendant quelques siècles en ont fait une des organisations les plus influentes et les plus riches du monde, et par conséquent une des plus “respectées”, bien entendu !
Nous avons toujours trouvé “normal” et “respectable” d’enseigner aux enfants qu’il y a une vie bien plus belle après la mort, de leur apprendre une religion fondée essentiellement sur un meurtre rituel, sacrifice humain voulu par un “père” à l’encontre de son “fils” et perpétré par le peuple honni des “juifs”, assassins de ce dieu fils-père selon un rituel barbare raconté par des auteurs qui n’étaient en aucun cas témoins de ce drame sanglant.
On ne pouvait donc ignorer non plus les hérétiques réformés, ni les dernières victimes de ces chrétiens nouvellement humanistes, et il n’était que juste que l’on permit aussi d’enseigner à de jeunes enfants qu’ils étaient les fils de la race élue par le grand dieu unique.
Il est regrettable que la Ligue des droits de l’homme et autres mouvements soi-disant pour le rapprochement des peuples refusent d’admettre que ce ne sont pas des incroyants qui ont inventé les mots “juif” et “goy”, et que les premières manifestations importantes de racisme sont bien d’origine religieuse judéo-chrétienne.
Et voici maintenant l’islam qui monte à l’assaut de pays dont la laïcité pantelante est déjà pratiquement effondrée, en plaçant en ligne de front bien évidemment de pauvres jeunes filles à qui on voudrait à tout prix arracher de force leur voile tant aimé ! Comment, sur quelles bases, refuser maintenant une autre religion totalitaire, par ailleurs si chère à Hitler (elle fait de si bons soldats !).
De quel droit expulse-t-on des imams prônant l’islam tel qu’il se pratique réellement ? Ose-t-on renvoyer tous les curés dans “l’état” du Vatican ou tous les rabbins en Israël? L’ubuesque secrétaire du MRAP a décrété que leurs “propos contribuent à attiser le racisme anti-musulman”. Il sait, lui, ce qu’il faut dire pour être un “bon” musulman, mais il ne s’est jamais inquiété du fait que les textes fondateurs des deux autres religions ont toujours secrété un “racisme anti-chrétien” (anticléricalisme) et un “racisme anti-judaïque” (antisémitisme). Un vague curé se moquait des “laïcards” : “on croyait les guerres de religion terminées”.
Ben non, monsieur courte-vue, il ne fallait pas “croire”, elles ne font que commencer !
Et la poudrière instable que nous bâtissons finira bien par sauter. Pour retarder ce big-bang, il n’y a pas dix solutions, mais il faut un peu de courage, et commencer par admettre que les religions dont nous assurons la promotion sont intrinsèquement intolérantes, et faire admettre ensuite :
– qu’aucune croyance n’est respectable par elle-même ; – qu’aucune croyance n’est au-dessus des lois ;
– qu’aucune croyance ne peut être favorisée ou entretenue par les deniers publics ;
– que ces mêmes deniers ne peuvent servir à enseigner une croyance ;
– et, pour maintenir provisoirement une fragile “paix religieuse”, bannir de l’espace public (à ne pas confondre avec “lieu” ou “voie” publique) tout signe ou symbole religieux VISIBLE, ils ne sont jamais que blasphèmes ou rappels muets du rejet et de l’exclusion de l’autre.
Vaste programme, difficile à mener en “douceur” et qui va précisément à l’encontre de ce que l’on fait.
——————————————— Johannès Robyn
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