Dès 1920, portés par le désir et la révolte, inspirés par leur imagination subversive, guidés par leur profonde exigence de liberté, les surréalistes ont traqué la religion et les instruments de son pouvoir au cours de diverses manifestations. Pour mener à bien leur lutte, en Belgique comme à Paris, ils ont multiplié les pratiques blasphématoires et conçu des images, des textes, des situations, qui incitaient à réfléchir sur la condition sociale d’humains à leurs yeux inféodés aux idées dominantes soutenues par l’Église. Pour rendre à la vie sa réalité profonde et l’arracher à toute forme de soumission, de conditionnement, ils ont multiplié les provocations. Beaucoup n’y ont vu que des galéjades, des fantaisies cocasses alors que les protagonistes tentaient d’amener le plus grand nombre à réfléchir au sens de notre existence et à notre place dans la société.
Des documents qui illustrent quelques événements fomentés dès 1924 à Bruxelles, puis à La Louvière par de jeunes intellectuels, serviront de support à l’exposé. Des œuvres plastiques, cinématographiques, littéraires ou musicales évoqueront des interventions subversives et provocantes qui entendaient choquer la population bien-pensante, guidée par le sabre et le goupillon, et engendrer ainsi réflexion et révolte.
Christine Bechet, auteure et romaniste ULB, propose un regard différent sur un mouvement qui a marqué profondément l’histoire de la pensée au XXe