La Confession véridique de Dieu-le-Père
Marco Valdo M.I.
Dans cette Confession véridique, comme dans les précédentes entrevues fictives[1], un Inquisiteur tente de cerner l’athéisme de l’impétrant ; c’est le métier d’Inquisiteur de faire parler les suspectes et les suspects d’hérésie – « Parlez, parlez, nous avons les moyens de vous faire parler »[2]. On trouve face à l’enquêteur Juste Pape, le suspect Dieu-le-Père, né à une date inconnue de père et de mère inconnus, orphelin de naissance, en quelque sorte, recueilli comme enfant de l’Église. De son existence réelle et de ses œuvres véritables, on ne connaît pas grand-chose. Heureusement pour cet interrogatoire, l’Inquisiteur a pu disposer dans son dossier d’une source originale et de première main, que sont ses mémoires, tels que rapportés par Henri Cami[3].
Bonjour, Monsieur Cami. Je suis Juste Pape, enquêteur de l’Ovraar [4] en mission spéciale. Je voudrais tout d’abord m’assurer que vous êtes bien l’auteur des Mémoires de Dieu le Père que vous auriez recueillis de sa propre bouche.
Bonjour, Monsieur l’Inquisiteur, je peux vous garantir que je suis l’auteur ou plus exactement, le transcripteur, le copiste, le sténographe des mémoires de Dieu.
Soit, Monsieur Cami que vous a dit Dieu dans ses mémoires ?
D’abord, il s’agit de Dieu-le-Père lui-même ; des autres – la Mère, le Fils, le Tiers personnage –, je ne sais rien, ils ne m’ont fait aucune confidence et maintenant, je Lui laisse la parole.
La Mère ? Que vient-elle faire là ?, demande l’Inquisiteur.
Oh, vous savez, dit Dieu-le-Père, elle se mêle de tout et puis, il y a toujours une mère derrière chaque père. Sinon, comment y aurait-il un fils ? Et inversement, pour qu’il y ait un fils d’une mère, il faut qu’il y ait un père.
Toujours ?, demande l’Inquisiteur.
Toujours, dit Dieu. Ces histoires de filiation, ça embrouille tout, on ne sait jamais qui est vraiment le père. Je n’y vois aucun inconvénient, car tous les hommes sont mes enfants. Vu le nombre, il a bien fallu que d’autres y mettent un coup, si je peux dire. Et pour en finir avec ces histoires de famille, Dieu-la-Mère, à l’heure qu’il est, s’occupe des enfants et elle a de quoi faire. Elle n’a pas le temps de faire des confidences. D’ailleurs, il ne vaudrait peut-être mieux pas.
Oui, évidemment, dit l’Inquisiteur. C’est bien assez avec celles du Père.
En vérité, je ne voulais pas être Dieu. Au départ, je n’étais rien, rien de rien, un rien du tout dans le néant. Mais que voulez-vous, c’est la vie. Le destin trace la vie de chacun et pourquoi pas, le chemin de celle de Dieu. Il est dur de n’avoir jamais eu de commencement et d’imaginer n’avoir jamais de fin. Surtout quand on considère le monde comme une prison et qu’on y est enfermé à jamais. Moi, j’étais tranquille et d’un coup, bardaf – un big-bang –, et puis, un peu plus tard, à l’échelle cosmique, voici l’homme et hop, il me crée. D’accord, ça ne s’est pas fait en deux coups de cuillère à pot ; c’est long le temps dans l’éternité. Bref, pour avoir un commencement, j’ai décidé de me faire naître au 14 rue Mouffetard à Paris chez mon ami Cami.
Dieu-le-Père, « Gloria Patri ! », dit l’Inquisiteur, puisque à vous voir là, je dois croire que vous existez, quel âge avez-vous exactement ?
Oh, à vrai dire, je n’ai pas d’âge ou je les ai tous en un seul. Je rayonne à partir de ma création vers tous les âges de l’univers et même, comme j’ai tendance à le penser, vers tous ceux de tous les multivers.
Attendez, je ne comprends pas bien, dit l’Inquisiteur. Finalement, qui a créé qui ?
Oh, dit Dieu, je sais que certains parmi les hommes sont persuadés que je les ai créés – et franchement, je pense que ce sont certains humains qui m’ont inventé pour jouer ce rôle-là, celui de créateur de tout : des crevettes, des lapins, des araignées, des ornithorynques, du trypanosome gambien et de l’humanité. Mais voyez comme ils me traitent : « En somme depuis qu’il nous a créés et mis au monde, ce prétendu Dieu de bonté laisse triompher le mal, régner le vice et accable notre pauvre globe des catastrophes les plus variées. Ce Dieu qui a la prétention de se faire adorer nous a cyniquement bourré le crâne depuis les temps les plus reculés ! Il se prétend le Dieu des pauvres et ne protège que les riches, il déclare être l’agneau de paix et se révèle Dieu des armées en permettant aux hommes les ignobles tueries de la guerre ! » (8)[5] Et je dois dire qu’ils n’ont pas tort ; néanmoins, je ne suis que le paravent de leur turpitude ou de leur incapacité à s’expliquer les mystères de la nature et de leurs vilaines habitudes. Pourtant, je ne peux les suivre quand ils disent : « Ah ! s’il pouvait y avoir une fin, l’humanité pourrait alors espérer le vrai bonheur ! » (8) ; vraiment, c’est une ânerie, car même en m’éliminant, les riches continueraient à tirer leurs richesses des pauvres, les agneaux continueraient à être mangés et les guerres à se perpétuer. Seuls les hommes pourraient mettre fin à toutes ces horreurs, mais il faudrait qu’ils le veuillent. Alors, je demande aux hommes de cesser de tout me mettre sur le dos et d’assumer eux-mêmes leurs propres (et leurs sales) responsabilités, qu’ils me fassent disparaître de leurs horizons et de leurs pensées et de leurs esprits, qu’ils ne me mêlent plus à leurs querelles. Je les prie de me délivrer de moi. Je rêve de rejoindre les cénobites tranquilles et de pratiquer éternellement une divine ataraxie.
Là, dit l’Inquisiteur, vous me surprenez. Vous êtes Dieu-le-Père (Gloria Patri !) et vous avez l’air de dire que vous voudriez que les hommes vous oublient, vous effacent de leur pensée. Pour tout dire, vous prêchez pour un monde sans Dieu, une humanité et un univers entier, athées. Est-ce bien ainsi ?
Par la force des choses, je suis moi-même le premier athée.
Alors, demande l’Inquisiteur, très intéressé, comment vous expliquez-vous vous-même à vous-même ?
Moi ? Je ne m’explique pas du tout, je suis « la plus formidable énigme de tous les siècles » (9). Mon histoire s’apparente à la légende des tortues ; vous savez celle où un îlien du bout du monde a la conviction que le monde repose sur le dos d’une tortue, laquelle tortue repose elle-même sur le dos d’une autre tortue, qui elle-même … J’ai découvert que c’est pareil en ce qui me concerne, il y a une légende qui explique ma création par un autre dieu, lui-même créé par un autre dieu et ainsi de suite et nunc et semper et in saecula saeculorum (et maintenant et toujours et dans les siècles des siècles). Dieu est Dieu parce que Dieu est Dieu : en d’autres termes, je suis moi parce que je suis moi. Avec ça, je n’ai rien dit. Les dieux sont tautologiques.
Alors, j’ai cru comprendre, dit l’Inquisiteur, qu’on vous a créé.
Il a bien fallu qu’on me crée, vu que je n’existais pas. On m’a fait Dieu, mais il me manquait un objet sur lequel m’exercer et me donner de la consistance ; j’ai donc dû par un mouvement de rétroaction recréer le monde et l’espèce humaine telle qu’elle était avec toute sa bêtise et toute sa méchanceté. Croyez-moi, toutes ces histoires de Dieu, de Diable et de religions, c’est invraisemblable. On peut les regarder comme des fables, des contes, des légendes, mais elles génèrent de vraies catastrophes quand on les prend au sérieux ; ce sont de terribles instruments de manipulation entre les mains de ceux qui veulent dominer le monde des hommes.
Dans l’imaginaire des hommes, vous apparaissez comme un vieillard un peu grassouillet, un aïeul ridé, un vieux à la longue barbe blanche. Est-ce bien ainsi ? demande l’Inquisiteur.
Oui, je sais, mais là, je me suis fait avoir par Lucifer qui m’avait conseillé de me donner l’apparence d’un Père vénéré, d’un Patriarche : un physique majestueux, imposant, noble, pas trop austère et pour ne pas effrayer, un visage avec une grande expression de bonté ; bref, l’image définitive d’un bon père de famille. (19)
Parlez-moi du début de votre vie, demande respectueusement l’Inquisiteur.
Pour qu’un Dieu existe, il faut au moins qu’une femme ou un homme l’invente. Il faut qu’elle ou il crée le créateur en le tirant du Silence de la création. C’est ainsi que ma véritable existence de Dieu a commencé. (12) Ensuite, je n’ai plus eu qu’à dire : « Que Dieu le Père soit ! », et Dieu le Père fut. (20)
À la vérité, dit l’Inquisiteur, je ne comprends pas vraiment.
C’est très mystérieux, comme tout ce qui touche à ma personne. Dès qu’un dieu existe, il lui faut créer le temps. Tout le temps en même temps, d’un seul coup : le passé, le présent, le futur, avec tout ce qu’ils contiennent et il lui faut aussi créer l’Univers tout entier dans toutes ses extensions et ses contractions. (13) Et, surtout, supporter l’effarant chœur des anges qui chantent (faux !) les louanges de la création et du créateur tant que durera l’Éternité. (20) Et croyez-moi, c’est long l’Éternité : des milliards de milliards d’années (10). Bref, une fois le temps et l’univers mis en place, ça roule tout seul. On n’y voyait rien dans ce Chaos, alors j’ai créé (« Que la lumière soit ! », dis-je) une lanterne : le Soleil ; puis, j’ai dit que la Terre soit ronde (22). J’avoue que je n’aurais pas pu faire autrement, car le Soleil existait et faire une Terre cubique était exclu, vu qu’elle était un globe. Sur la Terre, pour la peupler – il fallait que je la peuple, sinon quoi ? Qui m’aurait inventé ?, j’y ai mis des humains à mon image et des tas d’animaux et d’autres choses, en vrac ; c’est là que j’ai compris la grandeur de l’œuvre entreprise. (27)
Comment avez-vous pu faire une telle œuvre ?, demande l’Inquisiteur.
J’ai suivi à la lettre le Manuel de la Création, dont je me demande encore qui a pu l’écrire.
Eh bien, dit l’Inquisiteur, parlez-moi de cette œuvre, votre opus magnum, votre Grand Œuvre.
Bien dit, mon Grand Œuvre, car c’est lui qui a couronné tout le reste. Il s’agit du premier homme. Avec de l’argile, j’avais modelé son corps dans les meilleures proportions, un être magnifique, plus beau que le David de Michel-Ange. J’en étais très fier, surtout qu’il était à mon image. Le drame, c’est que Lucifer, qui était censé me seconder, l’a déformé et moi, par distraction, avant d’avoir réparé les dégâts, j’ai insufflé la vie à cette maquette ratée. (31-33) Et je n’ai pas voulu revenir en arrière et tuer ma créature contre son gré en raison du libre arbitre et du droit absolu de l’humain à disposer de sa propre vie. Je lui ai bien proposé de le replonger dans le Néant afin de pouvoir le remodeler, mais il m’a répondu : « Je n’y tiens pas. La vie me paraît belle. Le ciel est bleu, le soleil brille, je suis heureux d’être au monde et d’y voir clair. » (34-35)
Bien, je vois, dit l’Inquisiteur, et Adam dans tout ça ?
Certes, le premier homme a été Adam, mais celui dont je vous parle, mon immortel chef-d’œuvre abîmé, c’était l’ « Avant-premier Homme ». (36) En application du droit humain à disposer de sa personne, il a choisi lui-même son nom. Il s’est nommé Dupont (37) ; puis, il a exigé un chapeau et je lui ai montré tous les chapeaux de la création et il m’en a fait créer un autre : le panama. J’ai dit : « Que le panama soit ! Et le panama fut ». (48-49) La veille au soir, j’avais dû lui créer un lit-pliant (« Que le lit-pliant soit ! Et le lit-pliant fut ») (39) ; je n’allais quand même pas le laisser dormir par terre. Et les anges chantaient : « Gloire au Seigneur Tout-Puissant, créateur du ciel, de la terre et de Monsieur Dupont ! » (41) Ensuite, il me fit remarquer qu’un homme nu avec un chapeau, c’était ridicule. Je lui ai montré toute une garde-robe et il a choisi : une redingote, des chemises, des caleçons, des chaussettes, tout un bazar (55) (« Que la redingote soit !, Que la chemise soit ! Que le caleçon soit !, Que les chaussettes soient ! », etc.). Puis ce fut le tour des souliers, bottes, bottillons, mocassins, pantoufles, babouches, etc. Il a choisi des bottines à élastique (56). (« Que les bottines à élastique soient ! ») Puis, comme la nuit est trop noire, il m’a fait créer la Lune… (« Que la lune soit ! ») (59) Figurez-vous qu’avec tout ça, j’ai consacré une partie du premier et tout le deuxième jour de la Création à Monsieur Dupont.
Et ça vous a mis en retard, je présume, dit l’Inquisiteur.
Bien sûr, mais je ne pouvais pas laisser Dupont tout nu avec juste un panama sur la tête et puis, si c’était l’« Avant-premier Homme », c’était un homme et le premier que je créais ; j’y tenais, voyez-vous. Le troisième jour, donc, j’ai créé les océans, les montagnes et toutes ces sortes de choses. Pour meubler la Terre, j’ai fait répandre par les séraphins les semences partout et pour arroser les semis, j’ai créé la pluie. Le lendemain, je créais le Paradis terrestre et j’y plaçais des oiseaux pour l’égayer de leurs chants. J’y ajoutais un splendide massif de roses et pour le caresser et le sentir, j’ai imaginé : « La femme, Dupont, la femme, sœur humaine des fleurs, l’amie et l’égale des roses. » « À propos, Éternel, m’a demandé Dupont, qu’est-ce que c’est qu’une femme ? » (79-80)
Pardonnez-moi Seigneur, dit l’Inquisiteur, je ne peux me dépêtrer d’une certaine gêne à vous entendre parler de façon si terre à terre.
C’est que soucieux d’être compris et aimé de tous, je ne veux pas vous écraser sous le flot majestueux de ce style grandiloquent, pompeux, pompier et mélodramatique que me prêtent les Livres sacrés et je vous mets en garde contre ces tartufes et autres cafards qui vont de par le monde en proclamant avec impudence que je suis sérieux comme un pape ! (80-82) Passons au quatrième jour ; là, il me faut rectifier une erreur monumentale de la Genèse, dont le verset 14 dit que ce jour-là, j’ai créé le soleil, la lune et les étoiles. Or, j’ai créé le soleil le premier jour et la lune le troisième, à la demande de Dupont.
Hum, hum, dit l’Inquisiteur, est-ce que vous vous rendez compte que vous venez de démolir les Livres sacrés et de démentir le récit de la Création. Vous commencez à m’inquiéter. Mais qu’avez-vous fait ensuite ?
C’est assez classique et conforme aux Écritures : j’avais fait les plantes, les océans, les poissons, les oiseaux, les fleurs, le Paradis, tout ça. Les chiens et le basset de Dupont, nommé Ventre à Terre ; à ce sujet, Dupont m’a demandé : « Est-ce que le chien sera toujours fidèle à l’homme ?, et je lui ai répondu : Oui, certainement ». Ensuite, Dupont, sachant que le lendemain, j’allais créer Adam en nudiste dans un Éden tout équipé de nature, m’a demandé de lui conserver son lit-pliant, son panama, sa redingote, son parapluie, son chien et, car il a la vue basse, il m’a demandé un lorgnon. « Que le lorgnon soit ! ». Donc, le sixième jour touche à sa fin quand je termine les animaux, les oiseaux et le perroquet, les poissons et la sole ; je crée alors le premier homme que j’ai dû nommer Adam puisque c’était ainsi écrit dans le Manuel de la Création (96)
Ah, dit l’Inquisiteur, qu’a dit Adam ?
Il a dit : « Où suis-je ? Qui suis-je ? » et le perroquet a renchérit : « Où suis-je ? Qui suis-je ? » ; à partir de là, tout fut en stéréo. Dupont a dit : « Il est bien élevé ce jeune homme » et je les ai présentés. « Adam, je te présente Monsieur Dupont. Dupont, je vous présente Adam. »(100) Il ne me restait plus qu’à créer la femme, forcément nommée Ève. Ici, une importante rectification s’impose. Cette histoire de côte d’Adam ne tient pas la route, elle est déshonorante pour la femme ; c’est un bobard. En fait, j’ai créé la femme, dont on dit à présent qu’elle est la moitié de l’homme, avec la moitié du cœur de l’homme (101-102), avec la chair de sa chair et pas avec un os. Le cœur convient mieux, car il est tendre et tout en rondeurs. C’est depuis ce temps-là que l’homme chante à sa promise : « Je t’ai donné mon cœur »[6].
Et qu’en a pensé, Monsieur Dupont ?, demande l’Inquisiteur.
En voyant Ève, Dupont était troublé, il rougissait ; il faut dire que la dame n’était pas très vêtue. Dupont s’est exclamé : « Il en a de la chance ce gaillard »(103). Puis, après un petit moment de réflexion (qu’avait-il en tête ?), il m’a demandé : « Dites, la femme sera-t-elle à jamais fidèle à son compagnon ? ». J’ai répondu : « Euh… Peut-être… Je pense… Probablement… ». Il m’a demandé aussi ce qu’ils allaient faire de leur vie ; j’ai répondu : « Je leur ai commandé : « Croissez et multipliez ! » (103). Dupont a commenté : « Certes, il y a de quoi faire. »
Tout ça, c’est fort bien, mais, dit L’Inquisiteur, qu’en est-il du septième jour ?
Le septième jour, c’est le jour de repos. C’est prévu dans le Manuel de la Création ; c’est le dimanche (111) – pas chez tout le monde, mes alter égos (Allah, Jéhovah et tout ça) ont choisi d’autres jours. Ainsi, c’est le vendredi – chez les musulmans –, le samedi – chez les Juifs – et le lundi – chez les coiffeurs. Bref, il y a un septième jour pour tout le monde. Un jour fastueux, mais un peu terne – il n’y a rien à faire. C’est Dupont, le premier, qui m’a fait remarquer à l’oreille : « Ce qu’on peut s’embêter le dimanche ! »: « Les enfants s’ennuient le dimanche » – Charles Trenet en fera plus tard une chanson[7] . Pour l’égayer, j’ai créé le kiosque à musique (« Que le kiosque à musique soit ! ») (117) et par la suite, la télévision et les matchs de foot. (« Que la télé et les matchs soient ! »).
Excellentes initiatives, dit l’Inquisiteur, mais qu’en est-il de l’avenir ? Vous avez dû le créer ?
C’est là une question philosophique de première importance. En fait, j’ai tout créé – c’est mon rôle, tel qu’il était déjà établi dans le Manuel de la Création. Je ne pouvais pas laisser au Hasard le soin de guider l’Avenir de l’Humanité. Alors, j’ai créé le Futur de l’Humanité sur le Chemin du Progrès et du Bonheur, mais j’ai dosé le progrès pour chaque siècle en accélérant doucement.
Finalement, dit l’Inquisiteur, je me demande si par hasard, ce ne serait pas Dupont ou un de ses descendants qui vous aurait créé. Ça expliquerait bien des choses.
C’est bien possible, ce Dupont a de telles idées, de telles ambitions qu’il serait bien capable de les étendre encore. Ou alors, il m’a peut-être tout simplement rêvé.
Notes
- Carlo Levi, Raoul Vaneigem, Clovis Trouille, Isaac Asimov, Jean-Sébastien Bach, Bernardino Telesio, Mark Twain, Satan, Savinien Cyrano de Bergerac, Michel Bakounine, Dario Fo, Hypatie. ↑
- Francis Blanche, in Babette s’en va-t-en guerre (1959). ↑
- Cami, Les Mémoires de Dieu-le-Père, Éditions Baudinière, Paris, 1930, 302 p. ↑
- OVRAAR : voir note dans Carlo Levi. ↑
- Dans le texte, les chiffres entre parenthèses, comme ici (8), renvoient au numéro de page correspondant dans l’édition des Mémoires de Dieu le Père – La Baudinière, 1930 (cf. supra note 3 – Cami). ↑
- « Je t’ai donné mon cœur », chanson extraite de l’opérette romantique – « Le Pays Du Sourire » – Musique de Franz Lehár – Livret de Ludwig Herzer et Fritz Löhner-Beda (mort à Auschwitz – 1942), d’après Victor Léon – Vienne, 1923. ↑
- Charles Trenet – Les enfants s’ennuient le dimanche et écouter : Les enfants s’ennuient le dimanche – 1939. ↑
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