Poème Athée

EVIDEMMENT :

 

Après la vie, c’est fichu
T’as beau y croire,
Pas de salut
Ce n’était qu’un abreuvoir,
Tu n’as suivi que le chemin
D’un sursis, t’avais besoin d’un copain
Pour te tenir la main
Pour te lever le matin.
Demain, c’est la mort
Et pas l’aurore
D’un lendemain.
Quand tu es mort, c’est la fin.

Tes convictions sont millénaires,
Mon intuition est terre-à-terre.
Assis sur ton perchoir
Tu en as oublié la cage
C’est moi qui ai le crachoir
Vous n’êtes que des otages.

La foi n’est pas toujours une question
De choix. Vu l’embarras parfois
d’avouer que l’on ne l’a pas vraiment
Le choix. Croyant victime des traditions
Inculquées de génération en génération.
On échoit sur la plage des ses tourments
Et si des fois, vous entendez des voix
Ce sont celles de la soumission.

Le père, le fils et le pauvre d’esprit
Pris dans l’engrenage, alors ils prient

Ne vous en faites pas, au final
Dans votre raisonnement bancal
Le purgatoire aura raison de ma morale.
Pas de quoi enfourcher vos sandales
Et d’en faire un scandale,
Ce n’est qu’un mécréant qui vous parle.

Ma maison a un toit
Le tien est dans les étoiles
Qui payera l’ardoise
L’humanité en générale.
L’Expiation fera de toi
Un martyr vivant derrière le voile
Des paroisses qui pavoisent
En attendant ton dernier râle.

Tu n’as pas un radis
Juste l’espoir d’un paradis.
Tu rêves d’ascensions
Et végètes sans ambition
En acceptant ta condition.
Fantassin au bataillon d’une religion
Assassins en sursis d’une procuration.
Que d’Innocents tombés pour une illusion !

Dans la peur du jugement divin
C’est la peur qui est ton seul larcin

De quelle époque les croyances sont fiables ?
C’est notre dieu à nous qui est le bon !
Ou c’est le même qui tente le diable
En changeant de costume, de coutume et de nom ?

Avant que Jésus passe à table
À qui fallait-il vendre son âme ?
À se demander si ce n’est pas une fable
Pour nous fidéliser à leur came !

Une métaphore de l’ivresse en vain
Dans une amphore vide de vin.

Nos péchés ne sont que des fautes
qu’il faut de notre vivant assumer
sans en référer aux hautes
Instances qui pouvaient nous pardonner.

L’excès nuit en tout
Dans votre cerveau vit un fou
Qui vous dit œil pour œil, dent pour dent,
Les méchants, ce sont les suppôts de Satan,
Et tous les pédés ou tous les gens
Qui votent pour l’avortement.

Debout les gars, il n’y a pas de nirvana,
Le père Noël bosse pour Coca-Cola.
C’est à qui vendra le mieux son blabla
C’est grâce et cætera, parce que et cætera.

Dans le ciel se trouve le seuil
De ma crédulité.
Dans votre sac à dos, vous portez le deuil
De notre liberté d’exister.

Ce n’est pas de l’esbroufe, ni de l’audace
Votre vérité n’a pas de reflet dans la glace.

De ce chêne, vous en êtes les glands
Une chaîne faite de croyants
Marchant à contre-courant
De l’éthique.
Reniant les vents
De la logique
En préférant
Un dieu unique
Aux pouvoirs magiques.

Évidemment !

C’est rassurant de pouvoir se rassurer
Tire les ficelles et c’est le pouvoir assuré.
L’or à votre cou vaut plus que sa croix
Il n’y a pas de dieu, c’est le pognon le roi.

Tu as peur de mourir
Pas de quoi en sourire
T’as défaite est de croire
en une potion illusoire
qui te donne la force
imperméable d’une écorce
en fer forgé
que l’on ne peut forcer
parce que le doute
ne fais pas partie de la joute.

Havre de paix
Facile et désuet.
Un costume que l’on se taille
Parce qu’on n’est pas de taille
A mourir sans les honneurs
D’une tombe sans les fleurs
De la reconnaissance
du fil de notre errance.

Besoin d’une suite
La vie passe trop vite
On rêve d’autres aurores
On rêve d’autres ports.
On rêve d’un bienfaiteur
Alors qu’il est l’heure
de se détacher de cet imposteur
qui dit qu’il est midi à quatorze heures.

Dieu créa l’homme
Et qui créa Dieu ?
Si ce n’est l’homme
Qui a besoin d’un Dieu ?

 

JF Jacobs