Saint Ichtus
Très cher ami(e)s,
ça fait quelque temps que j’y pense, et je me suis toujours posé cette question de savoir si nous étions seul dans cet univers ou si une force quelconque la régissait. Force est de constater que nous n’avons pas la réponse et que nous ne l’aurons peut être jamais…
Tant de choses sont à vivre dans ce monde, tant de choses sont à découvrir. J’aime la philosophie, c’est une expérience de vie. La spiritualité? Qu’est ce ? Une oeuvre de l’esprit, une remise en question sur l’être… En tout les cas une expérience de vie…
Très cher ami(e)s, le moment est venu pour moi de partir loin, très loin. J’ai décidé de commencer cette introspection de moi même et partir à la découverte de mon fort intérieur.
Ce voyage m’aidera j’espère à trouver qui je suis mais surtout quel est le sens de la vie, quel est le sens de l’univers, pourquoi sommes nous là et pas ailleurs… Tant de question que nous nous posons chaque jour.
J’espere pouvoir trouver, au bout de de ce chemin, une lumière, la lumière… Notre lumière…
Dieu, dans sa grande bonté, nous a donné le meilleur de lui, le meilleur de nous… Mais ce meilleur est, et restera à découvrir tout au long de notre vie par le libre arbitre qu’il nous a donné avec amour.
Cet amour de Dieu ne m’a été donné que très récemment et n’osant pas en parlé à mes proches, je me suis tu…
J’espere que chacun me pardonnera pour cette réflexion mais je ne peux plus me taire, je ne peux plus lutter.
Cet amour commence à faire partie de moi et maintenant je comprends ce que certains appellent la transcendence du divin. Je la ressens en moi et je ressens l’amour du divin.
J’ai pris la décision de m’en aller afin que mon être se laisse guider par ce que Dieu a toujours voulu pour nous, pour vous, pour chaque être sur la terre.
Vous garderez, chacun, une place dans mon âme et dans celle du tout puissant. Merci mes amis de m’avoir apporté tant de choses et de m’avoir transmis vos savoirs. Merci pour tout, je suis sûr que Dieu, dans sa grande bonté, vous le rendra quand vous l’aurez rejoins…
De mon coté, je m’en vais le rejoindre pour qu’il puisse me transmettre tout ce qu’il a toujours voulu pour nous, simples humains: l’Amour.
Adieu mes amis, que Dieu vous garde et vous Bénisse dans sa grande miséricorde. Nous vous aimons, je vous aime!
Thomas Hanson, ancien vice président de l’association belge des athées.
PS: Puissiez vous trouver vous aussi, un jour, la vérité.
Il ne m’a bien sûr pas échappé que l’article de Thomas HANSON a été écrit le 1er avril … !
Mais il me donne l’occasion, d’évoquer l’intéressante question de l’apostasie et de la conversion, que ce soit dans le sens de l’incroyance vers la croyance, ou l’inverse. J’en remercie l’auteur.
J’observe que ces revirements sont soit le fruit d’une réflexion philosophique plus ou moins longue, à la suite d’influences diverses, soit qu’ils surviennent soudainement. Mais dans les deux cas (orgueil oblige …), ils sont toujours revendiqués comme ayant été « librement » choisis et assumés. Comme si l’être humain pouvait échapper à ses nombreux conditionnements, le plus souvent inconscients, à la fois biologiques (héréditaires, hormonaux, …) et environnementaux, « épigénétiques » (éducatifs, culturels, sociaux, religieux, idéologiques, etc.) ! Nous sommes beaucoup moins libres que nous ne le pensons : on ne peut que tendre vers plus de liberté. Cette incompréhension du fonctionnement du cerveau humain a d’ailleurs été déplorée par le neurobiologiste Henri LABORIT, notamment dans « Eloge de la Fuite », page 59 :
« Je suis effrayé par les automatismes qu’il est possible de créer à son insu dans le système nerveux d’un enfant. Il lui faudra, dans sa vie d’adulte, une chance exceptionnelle pour s’évader de cette prison, s’il y parvient jamais ». Et répondant à Jacques LANGUIRAND, à Radio Canada, il disait :« Vous n’êtes pas libre du milieu où vous êtes né, ni de tous les automatismes qu’on a introduits dans votre cerveau, et, finalement, c’est une illusion, la liberté ! ». Ou encore : « Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change » (dernière phrase du film, « Mon oncle d’Amérique » (1980), écrit par Alain Resnais.
De nos jours, il me semble que les observations des neurosciences, aussi partielles soient-elles encore, sont susceptibles de proposer une hypothèse explicative au phénomène de la conversion religieuse. Certes, elles n’expliquent pas encore le processus biochimique précis qui enclenche le “switch », l’interrupteur qui fait basculer de l’incroyance vers la croyance, mais tout indique qu’il se produit alors un bouleversement d’hormones et de neurotransmetteurs, un peu comme dans le cas du coup de foudre amoureux.
Je pense par exemple à la soudaine conversion de Paul CLAUDEL, ancien croyant, en entendant le Magnificat de BACH à N-D de Paris le 25 décembre1886. Tout se passe comme si, malgré sa brillante intelligence, l’environnement sensoriel (les grandes orgues, l’odeur d’encens, le décorum, …) avait provoqué un bouleversement psychophysiologique, au niveau notamment de la production de la phényléthylamine, de l’ocytocine, de la sérotonine et de la dopamine, au point de faire disjoncter son cerveau rationnel au profit de son cerveau émotionnel.
Ce n’est d’ailleurs pas surprenant lorsqu’on sait que les sensibilités poétique, musicale, religieuse, …, y ont des « localisations » voisines, ce qui facilite les interactions.
Les exemples de ce « hapax existentiel » (Michel ONFRAY) sont nombreux, dans d’autres circonstances : par exemple la conversion du docteur Alexis CARREL, qui avait perdu la foi pendant ses études, et qui l’a retrouvée lors d’un voyage à Lourdes, ou celle d’Eric-Emmanuel SCHMITT, à 29 ans, perdu sous le firmament glacial du Sahara (même lorsqu’on est issu comme lui d’une famille incroyante, l’influence inconsciente de deux mille ans de christianisme se réveille chez certains incroyants en danger de mort, notamment. Cf le « pari de Pascal » …!).
A fortiori, les neurosciences ne prétendent pas davantage démontrer l’inexistence de « Dieu », puisque, par définition, aucune inexistence n’est démontrable (sauf en mathématiques).
Mais, à mes yeux, elles tendent quand même à démontrer son existence subjective, imaginaire et illusoire, du fait de l’origine exclusivement psychologique, éducative et culturelle de la foi, et aussi à expliquer sa fréquente persistance par l’imprégnation neuronale, généralement indélébile, de l’éducation religieuse précoce, forcément affective, dans le cerveau émotionnel, puis rationnel. En effet, ces influences inconscientes affectent hélas, fût-ce à des degrés divers, l’esprit critique et le libre-arbitre ultérieurs, du moins en matière de religion, indépendamment de l’intelligence et de l’intellect, ce qui explique les conversions et aussi l’imperméabilité totale de certains intellectuels et scientifiques, aussi éminents soient-ils par ailleurs, aux arguments rationnels et scientifiques : leur cerveau rationnel est anesthésié, subjugué par leur cerveau émotionnel, sans doute pour ne pas se décrédibiliser ou se déstabiliser dans leurs certitudes) …
Dans cette optique, l’éducation religieuse, par définition unilatérale, m’apparaît comme une malhonnêteté intellectuelle et morale, fût-elle sincère et de « bonne foi ».
Je critique donc toutes les religions, parce qu’elles imposent la soumission au détriment de l’autonomie de la conscience morale, mais je respecte les croyants qui en sont victimes, a fortiori ceux qui, ayant pris connaissance des alternatives non confessionnelles et ayant remis leur foi en question à la lumière du libre examen, persistent néanmoins à croire (c’est leur droit légitime …).
Merci pour vos commentaires.
Plus ? : http://michel.thys.over-blog.org/article-une-approche-inhabituelle-neuroscientifique-du-phenomene-religieux-62040993.html
Michel THYS